Présentation du blog - A lire avant tout lors de la première visite du blog

Noé est né le 3 novembre 2012, Alice le 28 décembre 2014. Depuis sa création il y a deux longues années (Mais Dieu que le temps passe...), ce blog est consacré à leur quotidien, leur environnement, leurs proches et moins proches. Vous y lirez surtout des tranches de vie qui se veulent pas "prises de tête". Un peu de légèreté dans un monde qui commence à en manquer singulièrement.

Bonne lecture !

Cécile et Olivier



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lundi 11 mars 2013

Quenottes story II (suspens insoutenable et dénouement)


Avant tout, petit résumé pour ceux qui prennent le train en marche : il est 5 h 30. Le père déambule dans le domicile familial. Noé, au fond de son lit, coincé sous un amas de couvertures, n’a rien mangé depuis deux poignées d’heures…
… J’ose m’aventurer dans la chambre, ce royaume de couches (propres), de liniment oléo-calcaire et de doudous sans cesse plus nombreux, au point que la surpopulation menace au sommet de l’armoire.
Le petit gigot dort toujours, mais il commence à… gigoter. Son inconscient lui rappelle certainement que la faim pointe le bout du museau, que l’estomac est vide comme une vie sans rêves, un verre sans médoc.
Et à cet instant précis, la logique enfantine enclenche son mécanisme implacable. Donnons la parole à Noé pendant quelques secondes.
- Mon Dieu, c’est que je commence à crever la dalle, moi ! Et dans cette chambre, pas l’ombre d’un petit pot ou d’un paquet de chips pour me caler la tripaille ! C’est tout simplement scandaleux !!! Alors, qu’est-ce qu’il me reste à faire ? Je vous le donne en mille : JE ME BOUFFE LES MAINS !!!!!!!!!
Et voici que le bruit du frigo (pour ceux qui ont perdu le fil de l’histoire, voir épisode 1) est couvert, que dis-je ? écrasé, piétiné, étranglé par celui de quenottes juvéniles aspirées jusqu’aux poignets, salivées à outrance, buttant contre une jeune glotte (sans rien régurgiter, admirez la performance). Noé jouera ainsi l’équilibriste entre dodo et réveil jusqu’à 8 heures environ, moment où la faim emportera tout sur son passage. Je remercie alors Dieu (s’il existe) de nous avoir pourvus de mains, et les mains de doigts. Indispensables pour se curer le nez ou se gratter l’oreille, ces appendices jouent également le rôle de merveilleux coupe-faims.
La nature est vraiment bien faite, même si elle est parfois un peu trop bruyante.

vendredi 8 mars 2013

Quenottes story I (mise en bouche)


La vie de l’assemblage judicieux d’un tube digestif exigeant, de cordes vocales affûtées et – quand même – d’une bouche à sourires, occupe un temps non négligeable dans la trop brève journée du père (c’est-à-dire moi, ceci, bien évidemment, les journées chargées de l’irremplaçable « môman »). Ce dernier se condamne à se lever bien avant le coq le moins paresseux pour vaquer à des occupations que le tourbillon du quotidien relèguerait sadiquement au rang de projets avortés s’il lui venait l’idée de les pratiquer à des horaires plus supportables : course à pied, renforcement musculaire (pas musculation, ça c’est pour les jeunes pour qui le terme arthrose ne fait pas encore partie du vocabulaire), lecture.
Plantons le décor : la nuit est obscure comme si un poulpe avait craché toute son encre sur la lune (oui, l’auteur de ces lignes est un grand poète). Le réveil sonne. Une première fois. Puis une seconde. Puis une troisième (j’ai la chance de posséder une montre pourvue de sept alarmes. Aucune d’entre elles n’est inutile). Il fait froid. La tête dans le c… oton (vous avez eu peur hein ?), je m’extirpe de mes ronflements et des draps « made in Auchan » gorgés de chaleur humaine.
J’ai les boules.
Je me dirige à tâtons vers la salle de bain, m’asperge le visage d’eau (glaciale) pour décoller mes yeux (de myope).
Il est 5 h 30. Selon Jacques Dutronc, Paris s’éveille depuis déjà une bonne demi-heure. Mais pas Port-Vendres. Dehors, le silence traîne ses semelles de plomb sur les quais. Tout le monde roupille, même les mouettes. En faisant un effort d’imagination, on entendrait presque les molécules d’air se frictionner le dos.
Dans l’enceinte familiale, deux bruits ordinaires emplissent les lieux : le frigo qui ronronne comme un vieux chat fatigué et perclus de rhumatismes. Et Noé, au fond de son lit, coincé sous un amas de couvertures. Il n’a rien mangé depuis deux poignées d’heures…
… Voilà pour le décor. La suite très prochainement…