Le 14 juillet dernier (désolé pour le décalage, mais nous sommes en congés ;-), Noé a célébré sa
première fête nationale à Port-Vendres, dans le jardin du Dôme.
Il n’a pas
entonné la Marseillaise, n’a pas encouragé les enfants de la patrie au moment
de l’arrivée du jour de gloire, n’a pas formé de bataillons contre la tyrannie (il n'a même pas fait son service militaire),
n’a pas fait couler de sang dans les sillons, n’a pas crié "Aux armes citoyens"
(c’est un peu dangereux ces machins là), etc. etc.
Entouré de son
fan club, il s’est contenté de se poser à l’ombre, sous un saule pleureur, tel un Saint-Louis
sans couronne ni tignasse (ou si peu) rendant la justice (de temps à autre) sous un chêne forcément
majestueux.
Soûlé par une telle popularité, drapé d’une écharpe
tricolore un poil trop grande pour lui, Noé a dérapé. Il a éraflé sa carapace
de modestie en se fendant d’un petit discours qui, avouons-le, a fait son
effet. Croyez-le ou non, il a ni plus ni moins annoncé sa candidature à la présidence de la
République ! (il n’y a pas de raison de l’en empêcher : de nos jours, tout le monde et n’importe
qui, tous bords politiques confondus vise plus ou moins ouvertement ce poste un peu moins de quatre ans avant l’échéance fatidique. Pour
savoir ce qui va se dérouler d’ici là, prière de repasser un peu plus tard, le
temps qu’un programme cohérent émerge de cette ébullition pseudo-intellectuelle).
Donc Noé y est
allé de sa vision de la France, de la fonction suprême (un genre de Dieu national, de petite taille depuis quelques années) qu’il vise. D’une voix langoureuse, le geste sûr, la morve au nez, il s’est lancé dans une diatribe assez impressionnante pour un homme
politique de son âge. Savourez et méditez (toute ressemblance avec une envolée
similaire ne serait, bien entendu, que pure coïncidence).
« Moi,
Président de la République, je rendrai la pause biberon obligatoire toutes les
deux heures au lieu des quatre actuellement en vigueur. OUI A LA SEMAINE DE 35
LITRES DE LAIT !!!
Moi, Président
de la République, j’imposerai la suppression de la sieste lorsqu’on n’a pas
sommeil. Halte aux heures perdues à chialer dans le lit avec les yeux comme des
billes !!!
Moi, Président
de la République, je ne nommerai pas mon père Ministre des sports : il
serait capable de rendre la course à pied obligatoire à partir de neuf mois.
Moi, Président
de la République, je nommerai ma mère Ministre de la culture, mais à une seule
condition : qu’elle arrête de chanter.
Moi, Président de
la République, je nommerai ma nounou Ministre de l’éducation et de la petite
enfance. Au moins, elle, elle sait de quoi elle parle.
Moi Président de
la République, je trouverai un moyen pour que les dents percent la gencive sans
douleur ni bave.
Moi Président de
la République, je nommerai ma cousine Ministre de l‘énergie. Juste pour
rigoler !
Etc. etc.
Le discours a
duré un bon quart d’heure, devant un parterre ébahi.
Je suis sûr que
ce programme vous paraît un peu surréaliste, limite « foutage de
gueule »… Pourtant, comparez avec celui en cours ;-)