Avant tout, petit résumé pour ceux qui
prennent le train en marche : il est 5 h 30. Le père déambule dans le
domicile familial. Noé, au fond de son lit, coincé sous un amas de couvertures,
n’a rien mangé depuis deux poignées d’heures…
… J’ose m’aventurer dans la chambre, ce
royaume de couches (propres), de liniment oléo-calcaire et de doudous sans
cesse plus nombreux, au point que la surpopulation menace au sommet de
l’armoire.
Le petit gigot dort toujours, mais il
commence à… gigoter. Son inconscient lui rappelle certainement que la faim
pointe le bout du museau, que l’estomac est vide comme une vie sans rêves, un
verre sans médoc.
Et à cet instant précis, la logique
enfantine enclenche son mécanisme implacable. Donnons la parole à Noé pendant
quelques secondes.
- Mon Dieu, c’est que je commence à
crever la dalle, moi ! Et dans cette chambre, pas l’ombre d’un petit pot ou
d’un paquet de chips pour me caler la tripaille ! C’est tout simplement
scandaleux !!! Alors, qu’est-ce qu’il me reste à faire ? Je vous le
donne en mille : JE ME BOUFFE LES MAINS !!!!!!!!!
Et voici que le bruit du frigo (pour
ceux qui ont perdu le fil de l’histoire, voir épisode 1) est couvert, que
dis-je ? écrasé, piétiné, étranglé par celui de quenottes juvéniles
aspirées jusqu’aux poignets, salivées à outrance, buttant contre une jeune
glotte (sans rien régurgiter, admirez la performance). Noé jouera ainsi l’équilibriste
entre dodo et réveil jusqu’à 8 heures environ, moment où la faim emportera
tout sur son passage. Je remercie alors Dieu (s’il existe) de nous avoir
pourvus de mains, et les mains de doigts. Indispensables pour se curer le nez
ou se gratter l’oreille, ces appendices jouent également le rôle de merveilleux
coupe-faims.
La nature est vraiment bien faite, même
si elle est parfois un peu trop bruyante.
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