Présentation du blog - A lire avant tout lors de la première visite du blog

Noé est né le 3 novembre 2012, Alice le 28 décembre 2014. Depuis sa création il y a deux longues années (Mais Dieu que le temps passe...), ce blog est consacré à leur quotidien, leur environnement, leurs proches et moins proches. Vous y lirez surtout des tranches de vie qui se veulent pas "prises de tête". Un peu de légèreté dans un monde qui commence à en manquer singulièrement.

Bonne lecture !

Cécile et Olivier



dimanche 27 janvier 2013

L’art de la balade selon Noé

Noé vit à Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales. Ce petit port (comme son nom l’indique…) est niché entre mer Méditerranée et premiers contreforts des Pyrénées, à quelques kilomètres de la frontière espagnole.
Comme ailleurs, tout n’est pas parfait dans cette ville de près de 5000 habitants. Mais celle-ci possède une réelle beauté magnétique, des charmes indéniables : le calme qui y règne est une bénédiction pour qui préfère le cri des mouettes à celui des automobilistes perdant patience dans les embouteillages lors des heures de pointe ; l’explosion de couleurs couvrant une large palette, du bleu électrique de la mer au vert soutenu des sommets environnants, viendrait à bout des réticences de n’importe quel citadin pur et dur, shooté au béton, au bitume, aux rues piétonnes gorgées de commerces.

Donc Noé, quelque part, est un privilégié : mieux vaut grandir sur ce petit bout de côte catalane qu’aux abords d’un périphérique ceinturant une grande agglomération, non ?
Parfois, le petit homme pique sa crise. Car du haut de ses même pas trois mois, il aime l’action, le mouvement ! Rester confiné toute une journée dans un appartement sans mettre le bout du museau à l’extérieur peut même entraîner chez lui un comportement débridé vite crispant pour l’entourage.
Dans une telle situation, deux solutions se présentent pour ses géniteurs souhaitant calmer dans les meilleurs délais leur petit et bruyant morceau de viande.
Solution numéro 1 : filer un grand coup de massue sur la fontanelle. Mais le geste sera peu apprécié, tant par le gosse que par la Justice.
Solution numéro deux, beaucoup moins violente et risquée : balancer avec amour mais fermeté dans sa poussette le terroriste vocal après l’avoir emmailloté dans trois couches de veste et de couvertures, un bonnet qu’il ne supporte pas et une écharpe qui, peut-être, lui gratte le cou de manière insupportable mais c’est pas grave. Abandonner précipitamment le doux cocon familial chauffé à 23° et débouler dans le parking de la résidence, véritable congélateur à ciel ouvert. Puis débuter un centième tour de ville en faisant avancer la poussette à un bon rythme le long du port, sur les quais du centre ville : l’occasion de passer devant des bateaux que l’on ne pourra jamais offrir à Noé pour son anniversaire ; de sentir le vent (p….n de tramontane !) qui égratigne nos joues réfrigérées.
 De temps à autre, on s’éloigne des axes les plus fréquentés, direction la rue dite du Soleil, caractérisée par ses façades multicolores et sa vue imprenable sur le port. A son extrémité, une Vierge veille imperturbablement sur l’entrée du port (vue magnifique sur la Jetée), sans jamais attraper de crampes et, petit exploit, sans jamais s’enrhumer malgré le vent (toujours lui !) qui la fouette sadiquement durant une bonne partie de l’année.
Mais Noé se fout complètement de cette profusion de charmes.
Dans le meilleur des cas, il fixe le chauffeur de son petit bolide, le visage parfaitement détendu. La béatitude incarnée ! Mais la plupart du temps, il pionce dans son cocon de textile et de laine.
Des sourires (ou des réflexes faciaux faisant fortement penser à des sourires) éclairent aussi régulièrement que fugacement son jeune visage. A quoi pense-t-il ? A un bib rempli jusqu’à la gueule d’un lait millésimé ? A une vie passée sans avoir besoin de bosser ? A la dernière victoire de l’USAP  ? A Nicole Kidman ?
Pour la réponse, repasser un peu plus tard, dans une autre vie.
Dans cette attente, les parents, congelés au pied de la Vierge, sont en train d’attraper une crève d’anthologie.

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