La première semaine chez la nounou s’est
bien déroulée. Incontestablement, Noé n’a pas plongé dans une dépression
abyssale. Il dort comme un loir narcoleptique, avale sans moufter ses doses de
Lemiel®, dégaine sans retenue son sourire de latin lover , bouge ponctuellement
(entre deux siestes) et bave à la perfection. Le gîte et le couvert sont
sympas, le service parfait, les colocataires (les fameuses K. et M.) de bonne
compagnie. Au milieu de ces dames, il apporte une minuscule touche de
testostérone (il n’est pas encore prêt de se raser) appréciée, semble-t-il, par
tous et toutes. Dès que le soleil fait un peu de ménage dans la grisaille de ce
printemps au rabais, embarquement immédiat dans la poussette double pour une
balade en ville. Cap vers le quai ou l’aire de jeux que Noé foulera
prochainement.
Bref, tout est parfait. Si ce n’est une
petite ombre au tableau qui, heureusement, s’estompe au fil des jours :
Noé boude sa mère. Malgré les efforts désespérés de sa génitrice pour capter
son attention, il lui délivre parcimonieusement sourires et regards.
Nul besoin d’être détenteur d’un Master
en psychologie du nouveau-né et du jeune bébé (ça tombe bien, je ne crois pas
que ce diplôme existe…) pour comprendre qu’il fait payer cash à la pauvre mère
ce qu’il considère être un abandon. S’il pouvait parler, les premiers mots qui
sortiraient de sa bouche édentée seraient, n’en doutons pas, d’une terrifiante
cruauté…
A
lundi pour la suite…
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